Cette opposition entre synchrone et asynchrone concerne autant les usages que les architectures de réseau. Les communications téléphoniques, la télévision, les réunions sont synchrones : toutes les parties concernées sont disponibles en même temps et l’échange s’effectue en temps réel, comme la consommation de média. Le mode asynchrone en revanche relâche la contrainte de la présence simultanée puisqu’il permet au récepteur de prendre connaissance du message ultérieurement, au moment où il est disponible et le décide. Ce mode de communication différée est le propre de l’email, du SMS, de la télévision en replay ou encore du talkie-walkie comme des « vocaux », et permet au passage de conduire plusieurs conversations en parallèle. Tout le paradoxe d’Internet a été de permettre l’usage de services synchrones comme la voix sur IP ou plus tard la vidéo à plusieurs (Zoom, Teams, FaceTime, Google Meet, …) tout en reposant sur une architecture de réseau asynchrone, en mode best effort, là où les circuits établis par les opérateurs pour une conversation téléphonique réservaient en revanche de la capacité même lorsque les deux interlocuteurs étaient silencieux.